Alain Badiou Over La Raison De L'augure
est un philosophe,
d’une puissance unique en ce temps-ci.
Auteur d’une centaine de livres,
dont quatre essentiels à la philosophie.
Orateur hors pair.
Auteur d’innombrables conférences et interventions orales
dans le monde entier.
Il est aussi un des philosophes les plus reconnus… :
…. traduit dans 43 langues …dont le chinois…
Il est le philosophe
dans une lignée
-Parménide, Platon, Spinoza, Cantor, Lacan-
qui a produit la nécessaire synthèse
d’une pensée contemporaine
bien recommencée.
Pensée contemporaine
nécessairement nouvelle puisque,
après un immense mouvement de pensée
commencé par la déclaration de l’œuvre de Schopenhauer
suivie des œuvres de Cantor, Freud, Lacan …..,
il fallait arrêter de penser l’anthrope
capable a priori en soi de produire la raison.
Il fallait alors le penser
- anthrope sujet -
non central à lui-même,
croisement des autres,
sujet d’un inconscient,
et par là sujet assujetti
mais infiniment in-fini.
Il fallait alors le penser
‘anthrope sujet’
non plus par une raison innée,
mais devenant,
forcément par l’accueil de l’événement
et fidèle à celui-ci
le Sujet capable
et, à vrai dire, rare
de cette Raison par événements.
L’œuvre d’Alain Badiou
fruit d’un travail acharné,
d’une dignité absolue,
durant des décennies
d’études et d’assimilation structurée
de l’ensemble du fil de la pensée depuis Parménide
est présidée par quatre grands livres.
(Lui-même dit que ce sont les trois derniers de la liste qui suit,
mais avec Zizek, et d’autres, je pense qu’ils sont quatre).
*
Est le livre qui a exigé la rédaction des trois suivants.
Voici des mots de Badiou sur son livre,
(Mots que l’on peut trouver ici)
“ Dire que le sujet est processus
et même comme le livre le dit,
une tresse de processus,
c'est à la fois le déponctualiser
- il n'est pas cause, il n'est pas source, fondement, certitude de soi originaire -,
et le détotaliser
- il n'est pas l'absolu de l'esprit la raison de l'histoire du monde,
il n'est pas la recollection intégrale de l'expérience.
Pour cette double opération déponctualisation- détotalisation,
il faut mettre en oeuvre toute une série de procédures
parce que ni l'expérience ni le savoir,
ne délivrent le sujet.
Le sujet n'est pas une intimité,
et il n'est pas non plus une transcendance.
Il est une effectuation.
En outre,
et c'est un point plat mais essentiel,
il est ou il n'est pas,
autrement dit il n'est pas inhérent à l'expérience quelconque.“
ou
“Il faut donc revenir au sujet
comme processus particulier.
Cette particularité
est de le construire
à travers une série de procédures
c'est-à-dire des notions dialectiques
dont l'ensemble va constituer
ce qu'on pourrait appeler
une logique matérialiste.
C'est à cela qu'est consacré au fond une grande partie du livre.“,
Toute la philosophie,
toute la pensée occidentale,
après Platon et jusqu’au XIX° siècle
a pensé construire le contraire.
D’où la nécessité
d’un recommencement de la pensée
que Badiou a effectué…seul.
Dans mon esprit, ‘Théorie du sujet’
et pour m’aider,
se synthétise en une seule de ses phrases
engageant et exigeant ce recommencement de la pensée :
‘Le sujet est à trouver’.
Il n’existe donc pas a priori
- Son Être ne peut se faire que d’évènements
d’où : ‘L’Être et l’événement’.
- Son Être se fait dans et par des mondes
d’où :’ Logiques des Mondes’.
- Son Être ,
non existant a priori,
mais nécessairement ouvert
à l’accueil de l’événement,
est en vérité,
le fruit de la fidélité à l’événement
et il faut donc bien constater
qu’il est infini in-fini.
La cause de l’Être du sujet
-l’Êvénement-,
qui est un excès surgissant dans le Réel de sa situation
n’est donc pas non créé par une ‘force’ extérieure.
mais est immanent dans le Réel de la situation du sujet
d’où : ‘L’immanence des vérités’.
*
Mon doctorat – La Raison de l’augure –
que j’ai retravaillé et sera publié en 2022,
s’est écrit dans les années 80
et sa première version fut publiée en 1992.
Il s’est écrit, par moi
imbibé de la pratique de ces auteurs :
Schopenhauer suivi de Cantor, Freud, Lacan…,
imbibé de la pensée que l’anthrope était sujet
mais avant la lecture des trois grands livres finaux de Badiou.
Néanmoins, il traite bien de l’architecture
ou de ‘comment architecturer…’
pour un anthrope-sujet
non central à lui-même
ou
‘qui est à trouver’
‘Où se trouve le sujet… ?’
ou
‘Quelles sont les conditions pour que le sujet se trouve ?’
est sûrement une question traitée…
Alain Badiou,
suite à une très brève présentation que je lui fis
au sortir d’un colloque à Caen,
m’a demandé de le lui transmettre.
Ce que je fis immédiatement.
Quelques semaines plus tard,
je reçu la lettre ci-dessous,
qui m’a d’abord bouleversé,
puis m’a porté durant toute ma vie de travail.
Car,
-….Alain Badiou, faisant vraiment autorité pour moi -,
j’ai cru ce qu’il m’avait écrit.
Cher Marc Belderbos,
Une simple “traversée” de votre entreprise en établit aussitôt, et,je vous le dit sans attendre, comme sans exagération, le caractère remarquable.
Qu’il s’agisse (au hasard) de la distinction inaugurale entre les usages et l’aise, ou du jugement complexe porté sur Le Corbusier, ou de la centration de la pensée de Kahn, je puis vous dire que votre livre m’a donné le sentiment d’être le premier (à ma connaissance) à établir dans la pensée le génie de l’architecturer.
Il me reste à présent à vous suivre pas à pas, ou dans “le pas d’écriture“.
Ne vous inquiétez pas si cette épreuve prend quelque temps. Je ne suis pas un lecteur futile, dès que, comme c’est ici à l’évidence le cas, l’écriture est exposition du/au réel.
Je vous remercie de m’avoir fait connaître votre chemin.
Très cordialement à vous,
Alain Badiou.
Un dernier point….
dont je ne puis que certifier qu’il est véridique.
C’est une courte anecdote ….
Elle m’a obligé… :
Le jour de la mort de Jean Ladrière,
j’étais avec Alain Badiou
dans les couloirs d’un colloque à Namur.
Je lui annonce la nouvelle.
Badiou me fait immédiatement part
de combien il avait apprécié Ladrière
et de ce en quoi il avait étudié son travail
sur la logique et sur l’événement.
Je lui fis part aussi de combien Ladrière
avait apprécié mon travail
et ‘La raison de l’augure’…
Quelques minutes plus tard,
Badiou refit un mouvement vers moi
et me dit…
’de toute façon, il n’y aura jamais que les grands qui vous comprendront…’
J’étais éberlué…
Par après, je me suis dis …
‘Si Badiou me dis cela, cela m’oblige…’
De fait,
si Badiou,
la personne,
dans ma vie d’intellectuel,
à qui j’attribue une pleine autorité,
me dit
’de toute façon, il n’y aura jamais que les grands qui vous comprendront…’
c’est sans doute
qu’il y a quelque chose de neuf
dans ce que j’avais écrit,
et cela m’a obligé
à travailler à établir pour le mieux ma pensée…
C’est ce que j’ai fait en revisitant,
mot par mot
‘La raison de l’augure’
25 ans après la première version
dans une nouvelle maturité…