1978 Reel Boom
Commencer par une évocation.
Du Réel à l’Imaginaire… au Symbolique…
Imaginez une promenade pour rien.
Une sorte de pro-ménade ouverte au Réel
dans une absence de pensée active.
La vue n’offre que de l’insu,
du vide sans mesure et sans loi.
Et rien ne se passe dans le temps.
Par hasard, un arbre apparaît
et le parcours glisse vers lui.
L’approche est sans intention.
Puis, prêt de l’arbre, on s’assied
et le regard s’étend sur le Réel
en une mélancolie sans discours.
Le chien dort.
Les formes apparaissent dans le temps
dans l’interrogation par l’effroi
qu’il n’y aurait rien.
Et si c’était cela?:
la sphère à une face englobante?,
le polyèdre multifacette…
_______
Au moment où,
arrivé à l’arbre,
le corps se retourne
vers le Réel qui va devenir monde,
l’arbre,
à coté ou dans le dos,
immobilité matérielle construite,
et quelque augure
dans le bruissement de ses feuilles,
l’arbre devient architecture.
L’arbre ne dit rien.
Il est à coté ou dans le dos.
Il n’est presque rien qu’une construction
Il s’abstrait dans sa matière
-abstraction concrète-.
L’arbre ne dit rien
Il ne dit pas quoi penser
Pourtant il est là
Et étant là, il tient ‘le là’.
Il permet d’être le là.
‘Le là’, c’est l’anthrope
dans sa distinction de l’animal.
Le là, dans son interrogation active
pourrait se dire l’esprit
passage entre tout,
de signifiant à signifiant,
élan du sens.
L’arbre est à coté ou derrière l’esprit.
L’architecture est derrière l’esprit.